Sexualité et prévention

On a un article en cours de préparation consacré aux premiers pas dans le libertinage, et dedans on prévoyait d’y parler aussi précautions concernant les IST.

Finalement, pour ne pas surcharger un article déjà long, et parce qu’après tout la prévention ce n’est pas seulement quand on s’assume comme libertins (c’est dans toute situation de contact intime avec quelqu’un différent de son partenaire habituel), on s’est dit qu’un article dédié au sujet serait intéressant. Car, spoiler, quand on s’est posés ces questions, il n’a pas été facile du tout de trouver des réponses claires et applicables.

En effet, quand on parle d’IST, tout le monde (en tout cas, au moins les générations qui ont plus de 30 ans, les plus jeunes sont parfois insuffisamment informés 😬) pense au VIH (SIDA), et grosso modo tout le monde sait que le préservatif est bien sûr totalement indispensable en cas de pénétration vaginale/anale. Quant aux pratiques telles que fellation/cunnilingus sans préservatif, c’est déjà largement plus flou… et c’est là que nos recherches ont commencé.

Le point de départ, c’était justement de comprendre les risques et précautions pour la fellation sans préservatif : nous revenions de notre premier trio (qui s’est produit en club sans que nous l’ayons prémédité), et Juliette avait été très frustrée de ne pas avoir offert de fellation à notre partenaire, car justement on n’était pas sûrs du risque, et on n’en avait pas discuté ensemble avant.

Et lorsqu’on cherche des réponses à cette question très simple : est-ce que la fellation sans préservatif c’est risqué ? (spoiler : plutôt oui, surtout si on ne vérifie pas certaines choses), et surtout quel est le niveau de risque (faible / moyen / élevé).
Internet regorge de pages consacrées à cette question, mais bien souvent elles ont deux problèmes :

  • elles ne se risquent pas à dire qu’une pratique est à risque faible (sans doute par peur de faire passer un mauvais message), donc n’aident pas à décider en connaissance de cause.
  • elles sont trop centrées sur le VIH, sauf que des IST, il y en a plein, et sans forcément être mortelles, elles ne sont pas réjouissantes du tout.

Autrement dit, parfois pas assez responsabilisantes, et parfois trop partielles.

Finalement, après de longues heures à consulter des informations insuffisantes ou inutilisables dans la vraie vie, on a enfin trouvé notre bonheur dans cette fiche des services de santé du Québec 
et même une mise à jour datant de 2019

On y a trouvé le bon équilibre par rapport à ce qu’on cherchait : quelque chose de complet, ni simpliste ni complexe, et qui laisse une place à l’appréciation du risque, en juste connaissance de cause.
L’un des rares éléments qu’on n’y a pas trouvé (et que l’on entend régulièrement quand on discute du sujet), ce sont les précautions à prendre avec les tests VIH : plusieurs partenaires nous ont déjà dit « je suis testé négatif tout récemment, donc il n’y a pas de risque« . Hors un test VIH ne révèle l’infection que si elle date de plus de 3 mois, et pendant ces 3 premiers mois, la personne peut être contaminante sans être dépistable.

Et la concrétisation pour nous de tout ça, en plus du préservatif systématique qui est bien sûr une évidence totale dans toutes les situations de pénétration (hors bouche), quel que soit le partenaire (première fois ou revu régulièrement), c’est :

  • pratique de la fellation sans préservatif. On essaie de gérer les risques, mais après avoir attentivement observé le sexe du partenaire (Juliette est d’ailleurs très douée pour le faire très discrètement pour ne pas casser l’ambiance 😄 ). Ça n’annule pas totalement les risques pour certaines IST, mais ça permet au moins d’éliminer certains cas carrément 🚩 (quand on voit certaines dickpic publiées sur Twitter ou dans nos messages privés, on se dit parfois que certains ne se rendent pas compte qu’ils ont une IST et qu’en plus elle se voit comme le nez au milieu de la figure 😲)
  • désinfection des mains au gel hydro avant toute séance de sexe. Certaines personnes que l’on suit sur Twitter proscrivent totalement les pénétrations digitales (et c’est sans doute une sage précaution), dans notre cas on a du mal à gérer la fougue de certains partenaires dans le feu de l’action. Donc là c’est Jeremy qui fait le rappel : petite séance de distribution de gel hydro avant de passer aux choses sérieuses. Et ça tombe bien, en club c’est devenu systématique d’en trouver partout, suite au Covid.
  • pas d’éjaculation en bouche, ni sur le visage : notre arbitrage dans le risque bucco-génital, c’est celui-ci : on accepte que le risque zéro n’existe pas pour une fellation sans préservatif, mais on n’accepte pas les nombreux sur-risques d’une éjaculation en bouche ou à proximité. Ça aurait pourtant été très excitant de pouvoir le faire, mais les règles du jeu son claires : aucune exception à ce principe. Si on regarde le verre à moitié plein, ça constitue une pratique (et même la seule) qui est l’exclusivité du mari. Même pour un mari candauliste, conserver ce privilège sexuel est finalement excitant 😏, et on peut même en jouer (« Oui, tu as baisé ma femme avec une intensité rare, mais il y a quand même une pratique sexuelle qu’elle n’a qu’avec moi« )
  • la bonne nouvelle, c’est qu’éjaculer sur plein de parties du corps (à distance des muqueuses) est une pratique sans risque. Et donc quoi de mieux que d’encourager nos partenaires à jouir sur les fesses ou la magnifique poitrine de Juliette 🥵 (et ça tombe bien, elle aime de plus en plus elle aussi).

Restait une question en suspens : faut-il le dire à son médecin ?
Et c’est l’un des bons côtés de Twitter : on peut poser la question et avoir des réponses (et parfois faire le tri quand même. C’est Twitter hein 😅 )

Là aussi, pas mal de réflexions et de dilemmes, et finalement notre décision a été d’en parler au gynécologue de Juliette. Il la suit depuis de nombreuses années, est de notre génération, et on n’avait aucun doute sur le fait qu’il ne porterait aucun jugement. D’ailleurs, il n’a pas posé de questions très détaillées sur les pratiques ou le nombre de partenaires, il a compris que l’on a « ouvert les horizons de notre couple« , et a simplement vérifié qu’on était suffisamment informés sur les IST, et a prescrit des tests à Juliette pour vérifier que tout va bien.

Pour arriver à faire cet « aveu » (même sous couvert de secret médical, c’est quand même pas facile à exprimer lors d’un rendez-vous…), on a aussi pris la précaution de demander à ce que cette info ne soit pas mentionnée dans le dossier médical. On ne veut pas prendre le risque que l’info fuite (quand on voit toutes les données sensibles qui se retrouvent volées 😱), donc ça reste une info absolument confidentielle entre lui et Juliette, quitte à devoir le rappeler d’un rendez-vous à l’autre.

Un autre intérêt à évoquer le sujet avec lui : c’est l’occasion de discuter des traitements d’urgence qui existent en cas d’accident (préservatif qui craque).

Notre médecin généraliste, on le connaît depuis peu, et même s’il serait sans doute souhaitable de faire comme avec le gynécologue, on se dit qu’on l’expliquera si un jour ça nous semble pertinent de le préciser.

Voilà pour cet article plus long que ce qu’on avait initialement imaginé, mais on trouvait important de le partager, à la fois vis à vis de futurs partenaires de jeu, et aussi en « préliminaire » 😏 à des articles pour aider celles et ceux qui le souhaitent à se lancer dans l’aventure libertine.

Ah, et une dernière chose que l’on souhaitait partager (et qui fait le lien avec le prochain article, en cours de préparation) : tous les clubs libertins mettent gratuitement des préservatifs à disposition (et notamment dans les coins câlins) (et si le club n’en propose pas, vérifiez quand même l’hygiène globale du lieu 😒), mais pour notre part, nous préférons emmener les nôtres. En effet, les préservatifs mis à disposition sont très souvent des préservatifs « basiques », donc pas aussi confortables que les modèles très fins et bien lubrifiés. Et puis, c’est peut-être bête, mais on a toujours peur d’un préservatif qui craque. On essaie donc de rester sur les marques qui ne nous ont jamais fait de mauvaise surprise même si, comme tout le temps, le risque zéro n’existe pas. Et puis, dans ce rituel de préparer nos préservatifs, il y a toujours Jérémy qui a peur qu’il n’y en ait pas assez, et qui emmène toujours un modèle king size (ce serait quand dommage de rater un plan avec un homme très très bien monté pour une histoire de logistique 😄)

On a fait le choix de ne pas ouvrir notre blog aux commentaires (manque de temps, et envie de tout avoir au même endroit pour nos discussions), mais bien sûr vous pouvez venir en discuter avec nous sur notre compte Twitter, par publication ou par message privé.

A bientôt…

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